Le procès de Teodorin Obiang prévu en janvier
lefigaro.fr avec AFPMis à jour le 24/10/2016 à 15:35
Publié le 24/10/2016 à 15:33
Teodorin Obiang, fils du président
de Guinée équatoriale et
accusé de s'être bâti
indûment en France un patrimoine
considérable, sera jugé à
partir du 2 janvier à Paris dans
l'affaire des "biens mal
acquis", a décidé aujourd'hui le
tribunal correctionnel de
Paris.
Teodorin Obiang n'était ni
présent ni représenté aujourd'hui. Le cabinet de son avocat a refusé le pli qui
était adressé au prévenu en vue de l'audience. Agé de 47 ans, promu
vice-président de Guinée équatoriale fin juin par son père Teodoro Obiang
Nguema au pouvoir depuis 37 ans, il est poursuivi pour blanchiment d'abus de
biens sociaux, de détournement de fonds publics, d'abus de confiance et de
corruption. Hôtel particulier dans un quartier huppé de Paris, voitures de
marques prestigieuses, acquisition d'une partie de la collection Yves Saint
Laurent-Pierre Bergé pour 18,3 millions d'euros, grands crus, costumes sur
mesure: les dépenses somptuaires de Teodorin Obiang en France étaient très
éloignées du quotidien du petit pays pétrolier d'Afrique centrale, dont plus de
la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Teodorin Obiang a multiplié
les actions en justice pour tenter de mettre un terme à la procédure
française. Mis en examen (inculpé) en 2014, il a essayé en vain de faire
annuler les poursuites à son encontre, invoquant son statut à l'époque de
deuxième vice-président de Guinée équatoriale qui octroyait selon lui une
immunité. Mais la Cour de cassation, la plus haute juridiction française, avait
estimé que les faits reprochés avaient été commis à "des fins
personnelles", relevant de sa vie privée et donc détachables des fonctions
étatiques protégées par la coutume internationale. M. Obiang a également
demandé à la Cour internationale de Justice (CIJ) la suspension des poursuites
en France. Le "risque que la CIJ demande la suspension est très, très
faible", a estimé le procureur. "Tout sera inventé pour éviter
que vous (ne) jugiez" cette affaire, a relevé Me William Bourdon, avocat
de l'ONG Transparency International France et président de Sherpa, deux
associations à l'origine des poursuites.